Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

INDUSTRICHERIE : Qui peut croire que l’entreprise Volkswagen soit la seule à tricher?

publié le5 octobre 2015

Il faut que l’opinion publique soit intensément scandalisée pour que les dirigeants publics se réveillent et surfent à leurs tours sur la vague pour clamer une indignation assez hypocrite.

En effet ce sont les mêmes qui actuellement crient haro sur les normes et les contrôles dont d’après eux la seule utilité serait de freiner les activités économiques.

On ne récolte jamais que ce que l’on sème

Depuis des années, l’absence de véritables contrôles indépendants et subsidiairement de sanctions dissuasives réelles, les activités industrielles ou agricoles intensives, les traitements de déchets ou d’effluents, le développement de l’urbanisation, etc… sont aujourd’hui de plus en plus suspectées de tricherie. L’autosurveillance ordonnée à une entreprise potentiellement polluante ne pourra jamais remplacer le contrôleur indépendant et impartial, défenseur de l’intérêt général!

Et, il y aura dans l’avenir, comme pour Volkswagen, de lourdes ardoises à payer et à répétition, révélées ou non. Mais comme pour la crise financière des banques, les tricheurs ne seront surement pas les payeurs. Ce sera le citoyen et l’environnement qui trinqueront des conséquences de ces mensonges en quelques sortes encouragés et suscités.

Les tricheurs ont le vent en poupe !

A titre d’exemple, il nous revient en mémoire une affaire – bien française celle-là – toujours en cours qui traine devant la justice française: Cette « grande entreprise », spécialisée dans le « traitement » des déchets chimiques accusée en 2013 d’avoir dilué pendant des années des tonnes d’huiles polluées par des PCB avec des huiles propres afin de ramener le tout en dessous des normes autorisées. Cette « manipulation » lui permettait d’encaisser de généreuses aides publiques auprès de l’ADEME (650€ la tonne) sans avoir à traiter les huiles polluées et de procéder ensuite à leur revente lorsque leur taux de PCB était par cette dilution ramené à une valeur réglementaire inférieure à 50mg/l.

C’est grâce à dénonciations d’employés que le pot aux roses avait été découvert! Sans elles, cela durerait probablement encore en l’absence d’une surveillance sérieuse et efficace de ces activités dangereuses liées au traitement des déchets. Un secteur qui, on le sait, a toujours bigrement intéressé les mafieux.

Aujourd’hui, cette affaire n’est toujours pas judiciairement soldée… Et « l’entreprise » est même florissante. Les pouvoirs publics ne lui ont surtout pas retiré confiance et agrément.

Alors quand la Ministre de l’écologie se drape d’indignation au sujet des tricheries de Volkswagen et déclare que « c’est une forme de vol du contribuable et de l’État » et décide des contrôles de véhicules, tout le monde s’étonne avec raison : C’est avant qu’il fallait les faire !

Mais que tous les autres tricheurs se rassurent ils ne sont pas concernés!

frD