Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

Évaluation de la fréquentation humaine sur les RNR

publié le7 juin 2019

En 2016, le sentier de la Baume Noire passant à proximité de la grotte du même nom a été inscrit au Plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnées (PDIPR). En tant que gestionnaire, la CPEPESC a été consultée. Elle a rendu un avis favorable sous réserve, en préconisant si possible une modification du tracé du sentier existant pour qu’il passe plus loin de la cavité. Cette préconisation n’a pas été prise en compte.

Ainsi, la CPEPESC a proposé de réaliser une étude de fréquentation humaine à l’intérieur de la grotte, dont l’accès est interdit toute l’année. Cette étude devrait permettre de mieux connaitre l’ampleur de la fréquentation sauvage dans les parties souterraines et de proposer des préconisations pour assurer la quiétude du milieu souterrain.

Cette étude a permis de montrer qu’entre le 16 février 2017 et le 24 janvier 2018 la Grotte de la Baume Noire est régulièrement fréquentée. Au total plus de 230 personnes ont pénétré dans la première salle de la cavité.

Certains biais ont pu être identifiés, comme la capacité de détection des dispositifs et les défauts d’enregistrements. Ainsi, ces chiffres sont un minimum et ne peuvent être considérés comme exhaustifs.

Malgré l’interdiction d’accès matérialisée sur le site à partir du 22 avril 2017, peu de changements ont été constatés sur le nombre de pénétrations illégales.

Celles-ci semblent essentiellement commises par des familles lors de promenades dominicales ou estivales par beau temps ou des randonneurs et joggers seuls. Au vu du type de fréquentation identifié, une augmentation de la fréquentation du sentier passant à proximité de la Grotte de la Baume Noire est par conséquent directement susceptible d’augmenter la pénétration illégale dans la cavité.
Une bonne concertation est nécessaire lors de l’organisation de manifestations sur le territoire de la réserve naturelle afin de favoriser les parcours sur des zones éloignées de la Grotte de la Baume Noire. A terme, un travail de modification des tracés des sentiers de randonnée départementaux et du chemin de Saint Jacques de Compostelle serait souhaitable.

Les résultats de cette étude ont poussé l’association a conduire des études similaires sur les autres cavités du réseau de RNR.
La mise en protection de la Grotte de Beaumotte, dont l’accès est interdit du 16 août au 30 juin, a été évoquée dès le classement du site en 2015. Toutefois, la commune en tant que propriétaire des parcelles a souhaité connaitre la fréquentation humaine hors des périodes autorisées avant d’engager des travaux. De plus, le site se prête difficilement à la mise en place d’un périmètre grillage qui modifierait également l’aspect paysager. Ainsi, une étude de fréquentation humaine a été réalisée dans cette cavité en 2018.

Cette seconde étude a permis de montrer qu’entre le 2 mars 2018 et le 1er mars 2019, un minimum de 23 visites pour 43 personnes ont été comptabilisées dans la Grotte de Beaumotte en période d’interdiction d’accès, signalée par le panneau d’information posé sur le sentier d’accès à la cavité au printemps 2017.

Comme dans la Grotte de la Baume Noire, ces visites semblent essentiellement commises par des familles lors de promenades dominicales ou estivales par beau temps, ou des randonneurs seuls, qui connaissent déjà l’existence de la grotte.

La mise en tranquillité d’un site est un facteur primordial pour la préservation des chiroptères tout au long de leur cycle biologique. Au vu des résultats de cette étude, il paraît donc essentiel d’empêcher la fréquentation sauvage à l’intérieur du milieu souterrain par la mise en place d’un périmètre de protection autour de la cavité. Toutefois, avant d’engager des démarches lourdes et couteuses, l’étude de fréquentation sera poursuivie une année supplémentaire en renforçant la signalisation sur le site par un panneau rappelant l’interdiction d’accès aux parties souterraines à l’entrée de la grotte (absent jusqu’à présent), et par la matérialisation physique de l’interdiction d’accès avec une corde.

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A terme toutes les cavités du réseau de RNR devraient faire l’objet d’études de la fréquentation humaine dans le milieu souterrain.