Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

Inconsciemment ou non, l’homme « moderne », qui dispose d’engins de travaux trop puissants (mais manque parfois d’intelligence ou de conscience..), bouleverse les lits des rivières dont par ailleurs il pollue et consomme ensuite les eaux.

LA CATASTROPHE DE L’UNIFORMISATION DES RIVIERES

Approfondissement et uniformisation du lit mineur des rivières (« recalibrage » disent les maniaques de la pelle mécanique et des « travaux connexes » aux remembrements ruraux),

Enrochement ou endiguement des lits.

Suppression des méandres (« reprofilage » disent les mêmes aménageurs),

<doc67|right>
Ces opérations constituent de véritables mises à mort des écosystèmes aquatiques par altération de leurs systèmes écologiques.</doc67|right>

Tous travaux qui accélèrent l’écoulement de l’eau amplifient la progression et la violence des crues.


Ils augmentent l’importance et la fréquence des inondations mais aussi les effets de la sécheresse. Ils réduisent les capacités d’auto-épuration et donc la qualité des eaux.

LA SUPPRESSION DES ZONES HUMIDES : un désastre écologique
Plus de 50% des zones humides françaises ont été asséchés ou remblayées en un quart de siècle surtout pour développer l’urbanisation. Voir page ZONES HUMIDES

LE REMBLAIEMENT DES CHAMPS D’INONDATIONS

Les crues des rivières, comme les inondations, sont des phénomènes naturels.
Les zones inondables constituent le lit majeur du cours d’eau dont la fonction première est de jouer un rôle d’évacuation et d’expansion des crues. L’urbanisation des champs d’inondation est une action criminelle.

Le développement de l’urbanisation contribue par ailleurs de fait à l’imperméabilisation du sol sur de grandes surfaces et donc à augmenter les phénomènes de ruissellements, de crues et d’inondations.

Dans certaines vallées des Plans de Protection contre les Risques d’inondations (PPRi) sont mis en place est imposent le respect de règles. Voir l’article Permis de construire en zone de PPR inondations : obligations des maires..

AUTRES ATTEINTES moins fréquentes:

– Construction de barrages formant obstacle à la dynamique et à la vie piscicole.
– Dérivation en conduites forcées d’une grande part des eaux d’une rivière sur de longues distances. Le débit minimum règlementaire qui devrait être laissé dans le lit de la rivière n’est guère respecté .
– Destruction du filtre naturel que constituent les nappes alluviales par l’extraction des granulats,
Pompages agricoles excessifs dans les nappes <doc70|right>
riveraines d’accompagnements des rivières
– Création anarchique d’étangs ou de plans d’eau en relation avec la rivière,
Destruction des rives naturelles et des ripisylves (rives naturelles boisées). Pour la conservation des espèces et de la qualité des eaux, la conservation de berges naturelles est très importante.
grands travaux, les terrassements qui détournent les eaux sur un autre versant,
imperméabilisation de grandes étendues de terrains empêchant l’infiltration et augmentant les crues et l’apport de pollution. </doc70|right>

– Les travaux d’approfondissement du lit mineur d’une rivière provoquent le plus souvent l’abaissement de la nappe souterraine d’accompagnement .

Il faut savoir que la plupart des travaux de modification des lieux sont interdits sans autorisation de la police de l’eau dans les lits mineurs des rivières, dans les zones humides, dans les zones inondables.

Avant toute réalisation, il importe de s’informer auprès des services de l’Etat dans le Département (Police de l’eau, Conseil Supérieur de la Pêche) pour connaître les possibilités et démarches à réaliser.

La réalisation de travaux sans autorisation constitue un délit réprimé par les tribunaux correctionnels dont la sanction ne dispense pas de devoir régulariser le situation par la production d’un dossier de demande comportant une étude d’incidence et, en cas de refus (ou de non production du dossier), de l’obligation de remise en état des lieux.

La CPE est particulièrement vigilante en ce domaine car il conditionne le bonne conservation de notre patrimoine aquatique pour les générations futures.