Chauves-souris: Retour sur une saison riche en découvertes
L’été, en Franche-Comté, ce n’est pas seulement de belles rando’ dans les montagnes jurassiennes ou au bord du Doubs, de la Loue ou encore de la Saône, ni même etc. C’est aussi l’occasion de chercher et suivre des colonies de reproduction de chauves-souris. En effet, l’été, les femelles de chauves-souris se rassemblent pour mettre-bas et élever leur unique jeune annuel.
Plutôt lève-tôt ? Faire une matinale permet en général d’observer le comportement des animaux avant qu’ils ne rejoignent leur gîte de repos pour la journée.
Plutôt couche tard ? Comptage à l’envol ou prospections opportunistes peuvent permettre d’identifier des zones ou espaces favorables pour les rassemblements estivaux.
Plutôt vie diurne ? Les prospections en bâtis, recherche sous des ponts ou ouvrages d’arts peuvent permettre de repérer des individus ou des traces de présence.
Bref, il n’y a pas de mauvaise raison ni de mauvais moment pour s’intéresser et rechercher les gîtes estivaux de chiroptères (=nom scientifique des chauves-souris) !
Durant la saison estivale 2024, les recherches acharnées des bénévoles et salariés ont permis de belles découvertes de colonie !
3 colonies d’Oreillards découvertes :
Aucune colonie n’avait été découverte en Franche-Comté depuis 2022. Cette année, des prospections d’église ont été réalisées et ont permis la découverte de 3 colonies. Comme souvent pour les Oreillards, difficile d’avoir des effectifs précis car ils se cachent particulièrement bien dans les interstices des poutres en bois !
Parmi ces 3 colonies, deux ont été découvertes dans le Jura et une dans le Doubs.
Découverte d’une colonie mixte de Pipistrelles communes et Pipistrelles pygmées
Le nombre d’individus est estimé entre 600 et 800 individus !
Elles sont localisées dans la toiture d’un bâtiment situé proche du Doubs, dans l’agglomération de Grand Besançon Métropole. La dernière grosse colonie mixte regroupant des Pipistrelles communes et des Pipistrelles pygmées de cette envergure datait là encore de 2022 et la colonie comptait alors 689 bêtes. Le précédent record Franc-Comtois a été enregistré en 2017, avec une colonie mixte de 687 individus. Alors, pour la suite, qui dit mieux ?
(Re)découverte d’une colonie mixte de Grands Rhinolophes et Murins à oreilles échancrées
Il est maintenant bien documenté que ces deux espèces cohabitent très bien et cet exemple ne déroge pas à la règle !
Connue grâce à un appel SOS en juin 2022, les propriétaires avaient essayé de combler les accès pour éviter aux chauves-souris qu’elles ne rentrent (acte totalement illégal sans dérogation et répréhensible du fait d’une protection nationale des chauves-souris et de leurs habitats). En 2023, nous avions constaté certains accès bien calfeutrés et pensions la colonie délocalisée. Cette année, la CPEPESC a été recontactée pour un problème de guano dans le même bâtiment et la surprise fut de (re)trouver plus de 400 individus : presque 300 Grands Rhinolophes et plus de 150 Murins à oreilles échancrées.
Des Vespères de Savi à l’abri des regards
Cette année a été l’occasion de mettre en évidence un nouveau site d’estivage pour le Vespère de Savi.
Avec cette nouvelle observation, la CPEPESC FC dénombre 4 sites estivaux utilisés par le Vespère de Savi sur toute la région Franc-Comtoise. Les 3 précédents concernent des falaises présentes dans le Jura. Cette observation a été faite derrière le volet d’un particulier, toujours dans le Jura !
Diverses colonies de Petits Rhinolophes
Tout au long de la saison, des colonies de Petits Rhinolophes ont été découvertes, notamment en Haute-Saône.
Les colonies de Petits rhinolophes sont assez communes dans toute la région. Bien souvent, il s’agit de colonies de petites tailles. Durant la saison estivale, une colonie de plus de 30 individus a été trouvée. Fidèle aux besoins de l’espèce, les colonies de Petits Rhinolophes découvertes au cours de la saison estivale 2024 ont été observées dans des combles chauds et inoccupés, à proximité directe de boisements et autres éléments arborés.
Découverte d’une colonie mixte de Grands Murins et de Murins à oreilles échancrées
Suite à un appel il y a quelques années nous indiquant la présence de chauves-souris dans le grenier d’un moulin, une identification semblait nécessaire.
Après un premier passage sur site où des photos ont été prises pour évaluer la taille de la colonie et la proportion représentée par chacune des deux espèces, un comptage à l’envol a été effectué sur site. Difficilement identifiable en sortie de gîte avec des Batbox, aucune distinction entre les deux espèces n’a été réalisée. Fin juillet, les jeunes individus de l’année sont, pour la plupart, volant. Ce sont alors plus de 2500 individus qui se sont envolés pour aller chasser le long de la vallée de la Loue.
Il semble également qu’une autre partie des combles soient occupés par des Pipistrelles communes : plus de 200 individus ont également été dénombrés sortant du bâtiment.
Une nouvelle colonie de Pipistrelles pygmées
Un particulier, paniqué de partager sa maison avec des chauves-souris dans sa toiture, a permis la découverte d’une colonie de Pipistrelles pygmées dénombrant plus de 1600 individus comptés en soirée lors d’un envol. Cette colonie, localisé à proximité du Doubs a à sa disposition un beau terrain de chasse. Cette découverte laisse à penser que même certaines espèces communes nécessitent encore d’être étudiées pour améliorer les protections et la communication sur les bâtiments privés.
Et vous, quelle a été votre plus belle découverte estivale et dans quel contexte ? N’hésitez pas à nous communiquer vos observations : chiropteres@cpepesc.org
Toute l’équipe salariée tient à remercier les bénévoles présents et investis tout au long de la saison ayant permis et/ou participé à la découverte et au suivi des colonies de chauves-souris Francs-Comtoises !