Au chevet des rivières comtoises, on se perd en conjectures…
Rien de nouveau au seuil de l’été sur les rives des rivières comtoises où truites et ombres ne sont plus à la fête. Il n’y a toujours pas plus d’effectifs de police de l’eau sur le terrain et encore moins sur les plateaux.
Des études sont annoncées pour cartographier et inventorier les circulations karstiques, histoire de regarder « dessous » comment ça se passe. L’hydrogéologie karstique des sous-sols calcaires franc comtois étant certainement déjà la mieux connue de France, on ne voit guère ce que cette mesure va apporter à la cause, sinon faire le bonheur de bureaux d’études.
Mais bon, après avoir étudier des années durant les pollutions des cours d’eau, petit à petit on remonte vers leurs sources, même si l’urgence aurait commandé qu’on s’y intéresse directement. Car les problèmes, ne se situent pas au cœur des infiltrations et circulations souterraines de notre karst « passoire », mais bien au niveau des sols superficiels de couverture, (c’est-à-dire, pour ceux qui ne comprendraient pas, du plancher des vaches) et de ce qu’on y épand ou déverse.
Le plus facile, serait d’exiger enfin un fonctionnement pérenne et efficace des systèmes de collectes et d’épurations des eaux usées souvent construits à grands frais.
Seul l’État, patron de la police de l’eau et des installations classés, possède l’autorité administrative et juridique pour mettre en œuvre une telle politique qui réclame un minimum de moyens de surveillance sur le terrain.
En ce qui concerne les épandages agricoles,
il serait urgent de redéfinir une politique de protection des sols agricoles recouvrant les sous-sols calcaires comtois, prenant en compte leurs caractéristiques agropédologiques et les impératifs de la protection des eaux souterraines. Des limites contraignantes devraient être fixées en premier lieu pour l’azote, le phosphore et les intrants chimiques sur la base d’études poussées et indépendantes des lobbies agricoles. Et bien sur, soutenir les conversions d’élevage à l’agriculture biologique.
Et les cochons!
Enfin, compte tenu de la surcharge déjà constatée partout en éléments fertilisants, l’administration serait bien inspirée de s’engager déjà à ne plus autoriser (et subventionner!) aucune création nouvelle de porcherie industrielle sur les plateaux comtois en raison des énormes quantités de lisier de porcs qu’elles produisent tout au long de l’année et qu’il faut épandre…
Si l’administration pleure qu’elle manque de moyens humains pour faire plus, elle pourrait ainsi très facilement prouver un début de détermination pour sauver les rivières!