Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

BROMADIOLONE : La neige au secours de l’administration pour recouvrir de son blanc manteau les macabres effets du poison dans les pâturages du Ht Doubs !

publié le15 décembre 2008

La réunion qui s’est tenue le 28 novembre dernier en préfecture de Besançon n’apporte aucune réponse satisfaisante aux demandes de la CPEPESC.

Bromadiolone : le mal est fait !

Même si elle n’a pas tenu à y participer, notre association avait pris soin de donner son avis par écrit sur la prolongation de cette lutte chimique :

« Depuis le départ, la CPEPESC a dénoncé les traitements à base de bromadiolone et toute autre lutte chimique. Elle a d’ailleurs fait suspendre, en 2003, par le Tribunal Administratif, puis annuler, un arrêté dérogatoire pris dans le département du Jura. Ces décisions de justice étaient particulièrement limpides dans leurs motivations :

« Si la mise en œuvre de ce procédé de destruction du campagnol terrestre répond à un souci légitime de préserver les intérêts des agriculteurs dont les exploitations sont victimes des dégâts occasionnés par la pullulation de ces animaux, elle porte cependant atteinte, du fait de la toxicité du produit en cause, à l’intérêt général qui s’attache à la préservation de certaines espèces protégées »

« Le Préfet […] a fait reposé sa décision sur une appréciation manifestement erronée des risques que l’usage de la bromadiolone représentait pour la dite faune, notamment les prédateurs naturels du campagnol »

Des méthodes alternatives ont bien été mises en place depuis, mais tant qu’elles s’appuieront sur la lutte chimique, elles continueront à produire leurs effets meurtriers sur les espèces non-cibles au rang desquelles se trouvent de nombreuses espèces protégées.

L’État ne peut continuer à cautionner cette lutte chimique qui
chaque jour met à mal l’intérêt général et l’application de la législation en vigueur. La collecte de cadavres de rapaces et autres espèces animales n’a que trop duré aujourd’hui. L’interdiction totale s’impose sans délai. »

Une décision aussi inutile qu’inefficace !

Traitements suspendus de manière temporaire sur 105 communes du Doubs et du Jura, telle est la décision que viennent de prendre les autorités pour limiter les risques d’intoxication de la faune sauvage à la suite de cette réunion. Aussi inutile qu’inefficace !

Inutile parce que désormais la neige est venue au secours de l’administration et que les traitements sont d’emblée impossibles. Inefficace parce que le mal est déjà fait. Les traitements pratiqués en novembre ont continué à produire leurs effets néfastes sur la faune sauvage.

Et le pire dans tout ça, c’est que cette situation, en cas de pullulation, se reproduira l’an prochain et qu’une fois de plus, l’administration fera des choix inadaptés, tardifs et inconsistants au détriment de la conservation de la faune sauvage.

…Et la neige recouvrira de son blanc manteau les macabres effets de la bromadiolone.