Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

Droit & Démocratie en péril? Convoqué à la gendarmerie pour avoir répondu à une interview… dans un champ ! DEMETER en cause…

publié le5 juin 2020

Un juriste et porte-parole de Sources et Rivières du Limousin vient d’être convoqué par la gendarmerie d’Égletons en Corrèze.

Pour quel crime ?

Sa présence sur un remblai lorsqu’il répondait à une interview de FR3 dans laquelle il dénonçait à juste titre la construction de serres industrielles à tomates hors-sol.

Une opérations qui ne fait pas dans la dentelle puisqu’elle détruit 5 hectares de zones humides et 20 de forêts

Mais à Tulle, la Procureur du tribunal a jugé bon de diligenter une enquête initiée semble-t-il par la Gendarmerie d’Égletons, et de convoquer.

Pourtant curieusement personne n’a porté plainte ou même voulu le faire.

Avec Sources et Rivières du Limousin, Corrèze Environnement et France Nature Environnement Nouvelle Aquitaine, c’est l’ensemble du mouvement France Nature Environnement qui s’inquiète de ces bien curieuses dérives issues de la cellule DEMETER (*)

Les faits ? Avoir répondu en janvier 2020 à une interview de France 3 Nouvelle-Aquitaine ( reportage en ligne ci-dessous), pour dénoncer la destruction de 5 hectares de zones humides dans le cadre de la construction des serres industrielles à tomates hors-sol d’Égletons en Corrèze.

Une prétendue « violation de domicile » pour avoir mis les pieds sur une partie de la zone de remblai…

Pour en savoir plus sur cette affaire

- le communiqué de France Nature Environnement


(*) DEMETER, est la déesse grecque antique des moissons et certainement pas des… cultures artificielles industrielles !! Un titre bien mal choisi par le ministère de l’intérieur pour créer une cellule de la gendarmerie pour lutter contre « l’agribashing ». Tout fout le camp, même la culture !

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NDRL postérieure à cet article : Le1er février 2022, le tribunal administratif de Paris a ordonné sous 2 au ministère de l’Intérieur de mettre fin aux « actions de nature idéologique » de la cellule de gendarmerie DEMETER, sous peine d’une astreinte de 10 000€ par jour de retard. « ….Le tribunal a d’abord rappelé que les missions de police administrative et de renseignement de la gendarmerie nationale ne pouvaient avoir pour but que de préserver l’ordre, la sécurité publique et de prévenir les infractions. Il a ensuite considéré que la prévention des « actions de nature idéologique » ne se rattachait pas aux missions de la gendarmerie nationale, telles que définies à l’article L. 421-1 du code de la sécurité intérieure. Il a donc estimé que ces missions ne reposaient sur aucune base légale et a annulé le refus du ministre d’y mettre fin.… » ( Voir sur le site du TA de Paris : Cellule Déméter : le tribunal juge illégales les missions de prévention et de suivi des actions idéologiques contre le secteur agricole.)*