La fauche raisonnée le long des départementales haut-saônoises : une approche responsable selon le Conseil départemental, une gageure selon la CPEPESC !
La pratique de la fauche raisonnée le long des axes routiers a vu le jour il y a quelques années. Mise en œuvre essentiellement par les départements, elle est censée assurer la préservation de la biodiversité sans toutefois négliger l’aspect sécuritaire pour les usagers. Le principe étant de limiter le nombre d’interventions afin de respecter les cycles naturels de la végétation et la faune sauvage (entomofaune essentiellement) associée et pour être cohérent avec cet objectif de n’avoir recours qu’à une fauche annuelle la plus tardive possible.
Enfin, c’est le principe et c’est comme cela que le Conseil départemental de la Haute-Saône la décrit sur son site internet : « Les accotements des routes départementales font l’objet d’une campagne annuelle de fauchage… Le fauchage raisonné est un fauchage planifié et rationalisé qui permet de répondre aux besoins des usagers tout en respectant la biodiversité des milieux. L’idée est de préserver voire de restaurer cette biodiversité ainsi que les cycles de vie des plantes fauchées et des espèces qui en dépendent ».
Ainsi pouvait-on s’attendre à ce que ces actions revendiquées soient sérieusement appliquées sur le terrain.
Rien de tout cela en Haute-Saône puisque la CPEPESC a pu constater que la végétation des accotements était fauchée, ou plutôt broyée au moyen d’une épareuse, au moins deux fois l’an avec une première intervention dès le mois de juin et une autre en septembre.
Nul besoin d’être naturaliste pour convenir qu’un broyage en juin ne peut sérieusement être qualifié de pratique tardive. Quant à la seconde opération, en année ordinaire elle peut se concevoir mais en 2019 avec les effets de la sécheresse elle n’était absolument pas nécessaire, la végétation n’atteignant qu’une hauteur de quelques centimètres. En outre, loin de ne traiter que les accotements, cette intervention s’est étendue également sur les fossés attenants et les talus, soit sur une largeur totale de plusieurs mètres. Comment prétendre préserver la biodiversité dans ces conditions ?
Bref sur le principe pas grand-chose à dire mais sur les actes peut beaucoup mieux faire…
La CPEPESC invite le Conseil départemental à suivre l’exemple de la Sarthe où la fauche n’est bien menée qu’une fois l’an et pas avant le mois d’août !