La faune sauvage (batraciens, chauves-souris) affectée par des maladies
D’une manière générale, la faune sauvage semble être affectée, de plus en plus, par de nombreuses maladies, pour certaines d’entre-elles « bénignes » et d’autre part plus graves. Quelques nouvelles récentes … – Batraciens
Le Parc national des Pyrénées est associé à un programme d’évaluation de l’impact pathologique d’un champignon pathogène (chytridiomycose) sur les populations d’amphibiens, en relation avec le Royal College de Londres et le CNRS de Moulis.
Les travaux conduits en 2010 ont montré l’impact fort de ce pathogène notamment sur les populations de crapauds accoucheurs. L’analyse des résultats obtenus depuis 2005 montre une extension de ce pathogène par « sauts de puce » qui pourrait être du à un transport passif humain. Cette maladie a provoqué une mortalité très importante du crapaud accoucheur ( 353 cadavres en août 2010) sur le secteur de Madamette (Néouvielle) et le lac d’Arlet (Aspe) allant jusqu’à infester 95% des individus sur un site donné. Les batraciens sont exterminés par les effets dévastateurs de la chytridiomycose, maladie causée par un champignon, le Batrachochytrium dendrobatidis (Bd).
La maladie, identifiée pour la première fois en Europe à la fin des années 1990 dans le parc naturel de Peñalara (Espagne), est apparue au début des années 2000 dans les Pyrénées occidentales. La chytridiomycose a déjà fait des ravages en Amérique centrale, en Australie ou aux Etats-Unis. Ses origines ne sont pas scientifiquement établies. Mais « on a de très bonnes idées sur la question« , dit Dirk Schmeller, chercheur au CNRS de Moulis (Ariège). Le premier cas de Bd identifié l’a été sur un spécimen de xenope laevis, grenouille sud-africaine naturalisée en 1938. Or les xenopes sud-africaines, qui semblent cohabiter sans trop de dommages avec le champignon, ont été « exportées par milliers dans le monde » pour servir à la recherche en laboratoire, mais aussi « de tests de grossesse vivants ».
La technique, inventée dans les années 30 et développée jusqu’au début des années 60 dans les pays occidentaux, consistait à injecter l’urine d’une femme sous la peau d’une xenope femelle. Si la femme était enceinte, la grenouille pondait des oeufs sous l’effet de l’hormone de grossesse et un mâle émettait des spermatozoïdes. »Les xenopes sont des porteurs sains et personne n’a réalisé qu’il y avait des problèmes de sécurité« , poursuit le chercheur. La chytridiomycose menace aujourd’hui plus de 30% des amphibiens de la planète. Elle affecte la bouche des têtards. Eux n’en meurent pas. « Mais à la métamorphose, le champignon infecte la peau kératinisée et l’amphibien peut mourir en deux semaines« . Les scientifiques ne savent pas exactement de quoi. Asphyxie, problèmes de flux hydriques, toxine émanant du champignon ? En tout cas, pour l’instant, les remèdes sont difficiles à mettre en oeuvre .. et les expériences ne se révèlent pas concluantes !
Source des informations Lourdes Actu & Buvette des alpages
Lien vers un site intéressant sur le sujet des maladies sur les amphibiens et notamment la chytridiomycose
– Chauves-souris : Malaria, un mal caché qui infecte les chauves-souris suisses
Une équipe de l’Université de Lausanne (sous la houlette deu Dr. P. CHRISTE) ont fait une importante découverte concernant les chauves-souris vivant sous nos latitudes: jusqu’à 50% d’entre elles seraient touchées par la malaria. Le parasite vecteur de ce mal serait une mouche dépourvue d’ailes appelée de son petit nom latin Nycteribia kolenatii,qui vit en permanence sur la chauve-souris et se nourrit exclusivement de son sang.
Présente également dans les zones tempérées, la malaria toucherait donc dans une proportion importante les chauves-souris de nos régions, notamment le grand murin. «Chez certaines espèces de chauves-souris en Suisse, la malaria peut infecter 50% des individus. Les séquences du parasite incriminé, Polychromophilus murinus, nous ont permis d’établir qu’il s’agit de la même espèce de parasite que celle présente chez les chauves-souris africaines et asiatiques, précise Philippe Christe. On peut ainsi conclure à une distribution mondiale de ce parasite. La malaria chez les chauves-souris européennes semble être provoquée par seulement deux espèces de Polychromophilus. Cela contraste fortement avec les dizaines d’espèces de Plasmodium que l’on trouve chez les oiseaux».
Après, beaucoup d’espèces sauvages (oiseaux ou mammifères) sont infectés par des apicomplexés (ordre de protozoaires auquel
appartiennent les plasmodium, vecteurs principaux de la malaria). Les parasites incriminés sur les « chauves-souris suisses » n’ont, que très peu de chances, d’infecter les êtres humains.
Les résultats de l’équipe du Dr. Philippe Christe sont publiés dans un numéro spécial de la revue Molecular Ecology intitulé « Frontiers in host-parasite ecology and evolution » – Le Titre de l’article « Disease in the dark : molecular characterization of Polychromophilus murinus in temperate zone bats revealed a worldwide distribution of this malaria-like disease » (édition de mars 2011).
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Infos parues dans la Tribune de Genève
Toutes les infos sur le site de l’Université de Lausanne https://news.unil.ch/display/1298539716931115
– Chauves-souris : une mortalité inexpliquée sur le Murin de Natterer en Allemagne et dans l’Est de l’Europe
Au total depuis le début de l’hiver, près de 180 cadavres, principalement des mâles, de Murins de Natterer (d’autres espèces ont été aussi trouvées) ont été découverts dans de nombreux sites d’hibernation (principalement dans les entrées des cavités). Les causes de la mortalité sont, pour l’instant, inexpliquées, même s’il existe des suspicions de SNB (), mais les premiers chiffres des dénombrements hivernaux sur les sites majeurs donnent une baisse de 30% sur le site majeur de Nietoperek (en Pologne) ou de 25% (plus de 300 individus en moins cette année) sur un site majeur en Belgique (source Echo des Rhinos 65). Alors, épiphénomène … ou risque pour l’espèce. A suivre …
Source : Antje Seebens NABU (Allemagne)