Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

Le tour de France à la Planche-des Belles-Filles: une cicatrice profonde aux cœurs des amoureux des Vosges Saônoises.

publié le6 juillet 2012
Communiqué du 6 juillet 2012 —-

 L’arrivée du Tour de France en Haute-Saône, n’a pas été une joie partagée par tous.. Bon nombre de Francs-Comtois attachés à leur modeste, mais emblématique patrimoine montagnard, continueront à ressentir et pour longtemps une profonde amertume pour l’énorme cicatrice irréparable qui dénature maintenant le sommet de la Planche-des Belles Filles.

La mobilisation citoyenne des « Indignés de la Planche », d’ Europe-Ecologie-Les Verts, et l’action juridictionnelle de la CPEPESC (seule association à avoir osé monter au combat…) n’ont pas réussi à faire stopper les bulldozers bien que les travaux aient été réalisés illégalement durant tout l’automne 2011 selon le jugement du 8 mars 2012 du tribunal administratif qui a condamné le Conseil Général de Haute-Saône. Mais la même juridiction avait refusé fin novembre 2011, de faire suspendre l’exécution des ces travaux. Bel encouragement à la pratique du fait accompli!

Mais ce résultat au contentieux n’a pas été totalement une victoire à la Pyrrhus puisque sur le terrain, devenu prudent, le CG 70 a cependant modifié le tracé du circuit pour ne plus passer dans la zone de protection de biotope du «Grand Tétras» voisine.

Le saccage du site de La Planche-des-belles Filles et le rabotage d’une zone inventoriée en Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF ) de type 1, laisseront pour longtemps un gout amer ; car tout cela a été réalisé au départ pour un seul évènement d’un jour dont on peine à mesurer les retombées économiques.

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Cette triste expérience a montré que :

– Bien que cycliste, le « Tour de France » n’a pas de vraie démarche socio-environnementale. Cette entreprise «sportive» est d’abord une grosse entreprise capitaliste. C’est une «marque» qui ne survit que sur les vestiges d’un prestige passé… La destruction de sites naturels ne peut que contribuer à faire fondre ce qu’il en reste.

– Certains décideurs politiques à court terme sont prêts à sacrifier notre patrimoine le plus cher pour s’agenouiller devant cette entreprise pour profiter à tout prix d’une image de compétition sportive, bien plus mobilisatrice que la leur : le sport recyclé en spectacle anesthésiant collectif, projet de société, voir démarche pré-électoraliste ?

– Ce sont les mêmes qui n’aiment pas les contre-pouvoirs (ou garde-fous) pourtant indispensables par les temps qui courent.

– Pour les massacreurs de la Planche-des-Belles-Filles, ce sommet des Vosges Saônoises n’était que quantité négligeable et cela même situé en plein « Parc Naturel Régional des Ballons » …

La CPEPESC et de nombreux Comtois fortement attachés à leur région n’ont décidément pas les mêmes «valeurs» !

La Planche d’avant les bulldozers
La Planche des Belles Filles en hiver avant les travaux

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