Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

Destruction délictuelle d’une Vipère aspic: naïveté, ignorance et imbécilité humaines

publié le7 juin 2021

A MANDEURE (25), un spécimen adulte de Vipère aspic a été volontairement détruit de la main de l’homme. Lapidé à coups de pierre… Les faits ont été commis courant avril 2021 sur le site NATURA 2000 de la Côte de Champvermol (https://inpn.mnhn.fr/site/natura2000/FR4301289). Si de tels faits étaient évidemment inadmissibles et forcément condamnés par la communauté scientifique et naturaliste il y a encore quelques mois, il n’en restait pas moins que leur(s) auteur(s) ne pouvaient être poursuivi(s) pénalement, cette espèce n’étant pas protégée.

Mais la loi a changé et depuis le 8 janvier 2021 ( voir page : Les vipères aspic et péliade enfin intégralement protégées) , la Vipère aspic, comme d’ailleurs l’autre représentant de ce groupe observable en Franche-Comté, la Vipère péliade, sont intégralement protégées sur le territoire métropolitain, cette protection s’appliquant aux spécimens mais également aux biotopes fréquentés par lesdits reptiles :

« Pour les espèces d’amphibiens et de reptiles dont la liste est fixée ci-après :

1° Sont interdits, sur tout le territoire métropolitain et en tout temps :

– la destruction ou l’enlèvement des œufs et des nids, la destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement des animaux ;
– la perturbation intentionnelle des animaux, pour autant que la perturbation remette en cause le bon accomplissement des cycles biologiques de l’espèce considérée.

2° Sont interdites sur les parties du territoire métropolitain où l’espèce est présente ainsi que dans l’aire de déplacement naturel des noyaux de populations existants, la destruction, l’altération ou la dégradation des sites de reproduction et des aires de repos des animaux. Ces interdictions s’appliquent aux éléments physiques ou biologiques réputés nécessaires à la reproduction ou au repos de l’espèce considérée, aussi longtemps qu’ils sont effectivement utilisés ou utilisables au cours des cycles successifs de reproduction ou de repos de cette espèce et pour autant que la destruction, l’altération ou la dégradation remette en cause le bon accomplissement de ces cycles biologiques.

3° Sont interdits, sur tout le territoire national et en tout temps, la détention, le transport, la naturalisation, le colportage, la mise en vente, la vente ou l’achat, l’utilisation, commerciale ou non, des spécimens prélevés :
– dans le milieu naturel du territoire métropolitain de la France, après le 12 mai 1979 ;
– dans le milieu naturel du territoire européen des autres Etats membres de l’Union européenne, après la date d’entrée en vigueur de la directive du 21 mai 1992 susvisée ».
La CPEPESC n’hésitera pas à engager une action judiciaire si l’enquête de l’OFB venait à identifier le ou les responsable(s) de cet acte inqualifiable et condamnable.

« Il n’existe que deux choses infinies, l’univers et la bêtise humaine… mais pour l’univers, je n’ai pas de certitude absolue » (Albert EINSTEIN).

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