Micropollution des eaux de l’agglomération de Lons-le-Saunier
La micropollution des eaux, naturelles et distribuées au robinet, sur le territoire de l’agglomération de Lons-le-Saunier (39)
Avec ce nouvel article, se poursuit une série de travaux portant sur la qualité des eaux en Franche-Comté et ailleurs, telle que les banques de données publiques peuvent la montrer. Gilles Sené se consacre depuis plus de 10 années à l’exploitation de différentes banques de données liées à l’eau :
- celles des Agences de l’eau (banque Naïades) pour les eaux superficielles (rivières, canaux, lacs et étangs…),
- celles du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) (banque Ades) pour les eaux souterraines (sources et nappes alluviales ou profondes),
- celles des Agences régionales de santé (ARS) (bulletins téléchargeables sur le site du ministère de la Santé) pour les eaux distribuées au robinet pour la consommation humaine.
Cette étude concerne le territoire un peu élargi de l’agglomération de Lons-le-Saunier (39) relativement à la contamination en micropolluants des eaux de différents compartiments hydrogéologiques : sources et rivières, la Seille et la Vallière, ainsi que certains de leurs affluents, mais aussi les nappes alluviales qui les accompagnent.

Il apparait que la contamination par les micropolluants est généralisée, même si elle varie d’un compartiment à l’autre ; ce sont les rivières les plus atteintes, tant en nombre, en diversité de micropolluants qu’en concentration totale.
Nous avons rencontré deux grands types de micropollutions :
- l’une liée aux traitements par herbicides des grandes cultures intensives en Bresse, mais aussi liée à la viticulture du Revermont : les deux rivières et leurs affluents sont marqués par ce type de micropolluants ;
- l’autre est redevable des effluents de la station d’épuration de le ville de Lons-le-Saunier, qui travaille comme un concentrateur de micropolluants : c’est ce qu’on observe particulièrement sur la Vallière.
Mais, ici aussi, les relations entre différents compartiments sont démontrées : l’eau circule partout entre eux, avec des vitesses et des caractéristiques parfois intéressantes. Il en découle des ressources en eaux souterraines alluviales gravement impactées par les deux types de pollution : le captage de Villevieux (près de 70 % de l’eau distribuée), par exemple, est pollué par des herbicides et leurs métabolites depuis des décennies (atrazine, puis métolachlore) (plus récemment par un métabolite de fongicide), ce qui a même pu amener à la déclaration de non-conformité (fin 2023) des eaux distribuées pour l’alimentation humaine (sans « restriction d’usage » depuis 2024). Et ce sont des aménagements nationaux (par l’ANSES) ou locaux (avec l’accord de l’ARS) avec les seuils de conformité de ces molécules toxiques qui permet la distribution de ces eaux, sans traitement spécifique. La nappe de la Vallière présente des situations contrastées suivant les lieux de captage.
Les sources-résurgences (moins de 12 % des eaux distribuées), par contre, donnent des eaux beaucoup moins polluées, sans aucune déclaration de non-conformité par l’ARS.
Cette étude est donc en deux parties, l’une sur les eaux du milieu naturel (sources, rivières et nappes alluviales) (données Naïades et Ades) tandis que la seconde traite des eaux distribuées au robinet sur le même territoire (données ARS).
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