Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

Pour plaire aux ayatollahs du « grand canal », le gouvernement voudrait ranimer une solution du 19e siecle.

publié le14 avril 2006

Quelques articles de presse se sont fait l’écho d’une décision en date du 29 mars du conseil des ministres visant à financer la relance du projet d’un canal Rhin-Rhône, abandonné dans le passé en raison de son inutilité, sa dangerosité pour l’environnement et de l’opposition de la population.

Ceux-ci auraient été bien avisés de commencer d’abord par commander une expertise sur l’utilité et la rentabilité d’un tel projet ; Ceci à défaut de savoir s’informer…

Car déjà en 1961, le commissaire au plan, Pierre Massé, évoquait un investissement qui a plus de chance de prolonger le XIX° siècle que de préfigurer le XXI°.
Autre exemple, en 1987, l’Observatoire économique et statistique du ministère des transports (OEST) concluait à la non rentabilité du canal Rhin-Rhône et au faible transfert de trafic depuis la route. Etc…Quel que soit le tracé, les objections sont les mêmes !

Mais cette décision, glissée au milieu d’autres stratégiquement plus crédibles (canal de plaine Seine-Nord, tunnel Lyon-Turin sous les Alpes), n’avait probablement rien d’un choix stratégiquement justifié.

Le but n’était-il pas de donner satisfaction au lobby des grands chantiers et à leurs « collaborateurs » locaux. Pour ces affairistes le seul développement durable envisageable c’est le bulldozer ! Il leur ouvrirait la piste en direction de « juteuses » retombées.

Ces ayatollahs du canal Rhin-Rhône se moquent éperdument de l’environnement, des ressources en eaux, du patrimoine et de l’avis des populations opposées à ce projet pharaonique destructeur et inutile.

Ces ayatollahs du canal Rhin-Rhône se moquent également qu’au niveau énergétique, un train ou un bateau puissent consommer tout aussi peu l’un que l’autre. Ils voudraient probablement nous faire également oublier que le train se déplace au moins 20 fois plus vite !

Pour résoudre le problème des transports, il y a urgence à mobiliser sérieusement tous les moyens pour développer un transport multimodal efficace et crédible en un mot une intelligence novatrice.