Un « beau » ruisseau chargé de PURIN en amont des sources du Dessoubre, à Guyans-Vennes (25), dénoncé par la CPEPESC depuis janvier 2014… Silence de l’administration!
A l’occasion d’une sorties de terrain effectuée le 19 janvier 2014, sur la tête de bassin du Dessoubre, la Commission de Protection des Eaux a constaté, entre autres problèmes, l’extrême pollution en totalité d’un petit ruisseau dont les eaux se perdent dans le sol immédiatement à l’amont des sources de cette rivière emblématique marquée actuellement par des infections piscicoles.
L’association pensait que la reconstruction de la station d’épuration de la commune de Guyans-Vennes, en service depuis 2011, contribuerait à améliorer la situation du petit ruisseau dans lequel elle se déverse et dont l’aspect médiocre avait déjà été relevé antérieurement à plusieurs reprises.
« Mais sur place nous avons découvert un ruisseau putride extrêmement chargé en pollution, en particulier de purin et d’éléments résiduaires organiques. Poussant nos investigations, nous avons constaté que cette pollution ne provenait pas du rejet de la station d’épuration située au bord du ruisseau, mais était observable dans celui-ci déjà en amont de cette installation ».
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En fait, ce ruisseau, dont l’amont est une petite source située à l’extrémité nord du village de Guyans-Vennes, est canalisé depuis longtemps sous ce village et sert de collecteur d’eau pluviale. En contrebas du bourg, il débouche à l’air libre d’une gosse buse en béton. (A environ 150 mètres en amont de la station d’épuration).
« Nous avons procédé à un prélèvement de ce liquide putride et réalisé une analyse de terrain. Celle-ci a montré la présence d’une concentration très importante en ammonium (NH4) ; celle-ci dépassait la limite supérieure de 3mg/l des tests de contrôles « eau » à notre disposition. Et même dilué 10 fois, l’échantillon dépassait cette concentration de 3mg/l de NH4, indiquant donc une charge en ammonium supérieure à 30mg/l ! (Conductivité relevée 770 µS/cm ; pH 7,4) ».
Une si grande quantité d’azote ammoniacal ne peut provenir de la seule décomposition de matières organiques résiduaires. Elle provient donc bien de l’urée rejetée par les animaux, contenue dans le lisier ou le purin, dont la présence colore l’eau en brun foncé.
Cette situation est donc inadmissible d’autant que ce « ruisseau-égout », après quelques centaines de mètres de parcours aérien s’infiltre dans le sous-sol karstique pour rejoindre souterrainement les sources du Dessoubre située à 1600 mètres à l’Est et à environ 100m plus bas en altitude.
Dénonciation au préfet et à la police de l’eau
L’association a transmis au Préfet du Doubs et aux responsables de la Police de l’eau (DDT) et de l’ONEMA, ces informations et des photos qui se passent de tout commentaire.
L’association a par ailleurs demandé au représentant de l’Etat, non seulement dans l’intérêt de la préservation des espèces piscicoles, mais aussi dans l’intérêt du plus grand nombre et même de la santé publique (pollution fécale), de faire intervenir les services de police de l’eau, et de mettre en demeure cette commune de respecter les obligations qui lui incombent en la matière dans les plus brefs délais, pour faire supprimer ces rejets polluants qui affectent la qualité des eaux d’une prestigieuse rivière francs comtoise.
Par ailleurs, il conviendra de constater que cette collectivité n’est pas en conformité avec la Directive ERU.
La CPEPESC a rappelé enfin, que les rejets de purin dans les eaux sont interdis et d’autre part que tout rejet autre que domestique dans un réseau publique est interdit sans autorisation.
Dans le contexte des graves problèmes d’épidémies piscicoles mortelles actuellement rencontrées sur les rivières franc-comtoises, et en dernier lieu sur le Dessoubre, la préfecture prendra-t elle particulièrement en compte le fait qu’il y a urgence à mettre un terme à ces pollutions récurrentes ?
Début avril 2014, aucune des 3 administrations sollicitées n’a encore répondu !!!
L’action va donc probablement (une fois de plus) se tourner vers le plan judiciaire.
Après les mêmes accuseront la CPEPESC d’être procédurière…