Un rapport peu réjouissant sur l’état des eaux
L’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse a publié un nouveau rapport peu sur l’état des eaux. En Bourgogne-Franche-Comté et Grand Est, 26 % des rivières sont en bon état écologique et 83 % des nappes souterraines affichent un bon état chimique.
Ce rapport est le « fruit de l’analyse de plus de 6,5 millions de données annuelles collectées sur les rivières, les eaux souterraines et les lacs des bassins Rhône-Méditerranée et de Corse. En Rhône-Méditerranée, 48 % des rivières sont en bon état écologique et 85 % des nappes souterraines affichent un bon état chimique En Corse, 91 % des cours d’eau et toutes les nappes sont en bon état ». Pour le consulter : Etat des eaux des bassins Rhône-Méditerranée et de Corse : quelle surveillance, quels résultats pour les rivières et les nappes souterraines ?
Mais comme d’habitude à lire chaque rapport, la qualité des eaux des milieux naturels s’améliorerait modestement alors qu’un voile longtemps opaque se lève lentement sur la présence croissante et envahissante dans les eaux superficielles et souterraines d’un grand nombre de molécules de synthèses souvent biocides et issues de l’utilisation des pesticides agricoles, des produits pharmaceutiques, des fabrications industrielles.
Si les rivières des massifs montagneux se classent mieux que celles « d’en bas », c’est tout simplement parce que les reliefs limite l’installation des pollueurs et surtout parce qu’il y pleut beaucoup plus… Ces réalités géographique et pluviométrique, confortent l’idée, s’il en était encore nécessaire, que c’est bien à leurs sources qu’il faut traiter les pollutions. Trop de produits chimiques « sont balancés » dans la Nature et se retrouvent dans les eaux. Une rivière dans laquelle les poissons disparaissent, n’est pas en bon état écologique. Affirmé de contraire est un mensonge !
Que vaut encore le concept de « Bon état »?
Pour les rivières, il manque certainement l’opinion des poissons et de tous leurs comparses aquatiques, ailés ou rampants qui vivent (vivaient) dans et autour des rivières. S’ils pouvaient s’exprimer, comment jugeraient-ils ce « bon état écologique normatif » des eaux, curieusement exigé partout depuis de 2015 et jamais atteint ! Et toujours officiellement rebrandi comme un slogan volontariste de la méthode Coué.
Mais ce mirifique « bon état écologique » normatif, ne serait-il pas devenu une sorte de « fake news » permanente, tellement il est aujourd’hui dépassé par l’invasion des eaux superficielles et souterraines par des milliers de molécules qui passent allégrement en dehors du champ d’observation des lorgnettes en entonnoir de ses contrôleurs normatifs.
Le mot « bon » est sûrement de trop. Allez dire à un malade atteint d’une maladie de longue durée à l’issue très incertaine, qu’il est en « bon État ». Avec ses dernières forces, il pourrait bien vous expédier son poing sur la tronche.
frD