« Nous sommes, vous le savez, à l’orée des 20 ans du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro. Nous nous y étions engagés solennellement à promouvoir le développement durable, sur tous les continents et dans tous les territoires. Et pourtant, partout aujourd’hui résonnent des signaux d’alarme sur les périls qui menacent l’Homme et la Nature », vient de déclarer la ministre Nathalie Kosciusko-Morizet lors de l’ouverture de la Conférence internationale de Paris « Vers une nouvelle gouvernance mondiale de l’environnement » le 31 janvier 2012.
Mais au pied du mur, Nathalie Kosciusko-Morizet reste bien plus discrète au sujet d’un autre sommet, bien français celui-là dans le département de Haute-Saône: le site de la Planche-des-Belles-Filles, raboté à la hussarde cet automne par une armée de bulldozers.
Le silence complice de la ministre face aux suppliques ?
.
Quelques jours avant l’inauguration de la nouvelle gare de Vesoul, le 1er décembre 2011, il avait été fait miroiter aux opposants aux travaux saccageant la Planche-des-Belles Filles, (probablement pour désamorcer par avance toute manifestation perturbatoire), la possibilité d’une entrevue avec la ministre en charge de l’écologie, du développement durable…
En début d’après midi, le dit jour, en marge de la manifestation, deux représentants de la CPEPESC et plusieurs membres des indignés de la Planche-des-Belles-Filles attendent patiemment la ministre au lieu du rendez-vous prévu. Après plus d’une demie heure passée à attendre (probablement que ces gens aient copieusement déjeuné), ce ne fut qu’un attaché de la ministre qui pointa le bout de son nez!
En retard, il n’avait d’ailleurs pas beaucoup de temps à consacrer à entendre une demie douzaine de personnes parler d’une affaire brûlante dont manifestement le conseiller ne connaissait rien. Il était d’ailleurs spécialisé dans le domaine du transport…
Après présentation de l’affaire et moult explications, des doléances lui furent transmises à l’attention de la ministre. Et même des questions écrites précises posées par la CPEPESC qu’ils devaient remettre à sa « patronne ».
Sans réponse un mois plus tard l’association a adressé à nouveau, le 2 janvier 2012, ses doléances et questions directement à la ministre par voie postale à son cabinet.
Mais encore 1 mois plus tard, c’est-à-dire 2 mois avant la démarche initiale, Nathalie Kosciusko-Morizet, n’a toujours pas daigné transmettre la moindre réponse.
Nous rendons-donc publique la lettre du 2 janvier 2012 et les questions posées
.
Madame Nathalie Kosciusko-Morizet,
Ministre de l’Écologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement (MEDDTL), Grande Arche – Tour Pascal A et B, 92055 La Défense CEDEX
Madame la Ministre,
J’ai l’honneur de vous faire connaître que notre association a été extrêmement déçue de ne pouvoir vous rencontrer, lors de votre venue à VESOUL, à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle gare, le ler décembre dernier. A la suite de contacts, une entrevue avec des représentants du Collectif des Indignés de la Planche des Belles Filles et de notre association était prévue.
Ces personnes n’ont pu rencontrer qu’un de vos attachés, M. Antoine CORDIER, auquel il a été exprimé les doléances concernant des travaux de terrassement de grande ampleur qui dénaturent scandaleusement, sans aucune concertation préalable, un site naturel du petit sommet du massif vosgien de la Planche-des-Belles-Filles à Plancher-les-Mines (70).
Après avoir écouté attentivement nos doléances, votre conseiller avait promis de s’en faire l’interprète auprès de vous. Il s’était par ailleurs engagé à vous transmettre une lettre de notre association qui lui avait été remise à cette occasion, nous promettant de surcroit que nous aurions très prochainement une réponse de votre part.
Un mois s’étant écoulé sans réponse et ce, malgré l’urgence de la situation, notre association s’interroge : ces doléances ont-elles bien été remises à Madame la Ministre ?
Aussi, je me permets de vous l’adresser à nouveau, ainsi que ses pièces jointes, en vous remerciant de lui donner réponse quant à la position du Ministère de l’Écologie dans cette affaire, conduite à ce jour au plan local avec un manque flagrant de transparence.
Je vous remercie de l’attention que vous voudrez bien porter à ce dossier et à cette demande. Je vous prie de croire, Madame la Ministre, à l’assurance de ma haute considération.
La Présidente de la CPEPESC de Franche-Comté.
.
Ce qui a été demandé sans résultat à la Madame Kosciusko-Morizet
Madame la Ministre de l’Ecologie, du Développement durable,
des Transports et du Logement,
Notre question est simple :
– Le site naturel détruit était un lieu familial, préservé. C’était aussi une zone sensible classée en ZNIEFF de type 1, bordant un site européen Natura 2000 et un Arrêté de Protection du Grand Tétras, qui plus est, dans le Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges. On est loin des bonnes résolutions du Grenelle de l’Environnement.
– La destruction de ce milieu est irréversible, car on ne sait pas reconstituer à l’identique un sol. Pour ce qui est des dégâts, les photographies ci-jointes parlent d’elles-mêmes.
– Cette destruction, et le goudronnage consécutif, ont lieu pour un seul événement, une seule journée, celle de l’arrivée du Tour de France.
Les travaux ont été réalisés dans des conditions d’une légalité douteuse : ci-joint le recours en référé mené par la CPEPESC.
– Cette dévastation a été financée avec l’argent public, en cette période de restrictions budgétaires draconiennes.
Dans ces conditions, Madame la Ministre, comment l’État peut-il continuer à laisser faire cela ? et que proposez-vous pour arrêter ce ravage ?