Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

Résultat du Diagnostic d’Ancrage Territorial des RN Régionales

publié le13 juillet 2023

Le Diagnostic d’Ancrage Territorial (DAT) a finalement été réalisé pour les 7 RNR du réseau de cavités à chiroptères. Pour rappel, l’ancrage territorial se définit comme « l’installation et le développement d’une entité géographique sur un territoire, auprès d’une population ». Un bon ancrage territorial permet pour l’organisme gestionnaire d’une réserve d’augmenter sa place et son poids sur le territoire ainsi que ses liens avec les acteurs locaux. L’objectif du DAT est d’évaluer le niveau d’appropriation des réserves par les acteurs locaux afin de mettre en évidence les points sur lesquels l’organisme gestionnaire doit agir afin de renforcer son intégration.

Les entretiens ont été menés entre le 13 mars et le 20 mai 2023 et 45 acteurs ont été interrogés. Afin d’analyser les réponses obtenues et de mettre en évidence les principales tendances, ces acteurs ont été classés en différents groupes socio-économiques. Les 7 groupes sont : les membres du CCG, les partenaires, gestionnaires et techniciens, les organismes animation, pédagogie, tourisme et sensibilisation, les riverains, propriétaires, élus et usagers locaux, les exploitants professionnels des ressources naturelles, les acteurs chargés de la réglementation et enfin les organismes scientifiques.

Trois indicateurs ont été évalués : la connaissance des acteurs, leur intérêt vis-à-vis des réserves et leur implication dans la vie de celles-ci. Ceux-ci permettent de mettre en lumière les points forts de l’organisme gestionnaire et les points sur lesquels un travail doit être effectué.

Les principaux résultats et tendances générales qui apparaissent suite à l’enquête :

  • Les acteurs connaissent plutôt bien les réserves qui les concernent. Ce sont notamment l’organisme gestionnaire, la réglementation et les espèces emblématiques qui sont très bien connus. Les actions menées sur les réserves, leur périmètre et les outils de communication existants sont moins bien connus. Enfin, les différentes missions des réserves naturelles et les animations organisées sont très peu connues des acteurs.
    • Indicateur de connaissance 3,7/5
  • Les acteurs ont un intérêt plutôt élevé pour les réserves qui les concernent. Ils ont notamment un avis positif sur la réglementation, l’existence des réserves et l’organisme gestionnaire. Ils trouvent que les actions menées sont efficaces et que les réserves leur apportent des plus-values. Les réserves représentent notamment une contrainte acceptée pour les acteurs locaux. Cependant, les enquêtés se rendent peu sur les réserves (un fois par an en moyenne) et leurs avis n’ont pas évolués avec le temps. Enfin, ils ne peuvent émettre aucun avis su, les animations menées car, dans l’ensemble, ils n’ont pas connaissance des celles-ci.
    • Indicateur d’intérêt : 3,6/5
  • Les acteurs sont peu impliqués dans les réserves qui les concernent. Ils se sentent consultés par l’organisme gestionnaire mais ont des liens plutôt passifs et modérés avec les réserves, participent peu aux événements organisés (environ 1 fois par an) et ont peu d’échanges avec l’organisme gestionnaire.
    • Indicateur d’implication : 3,3/5

Suite à ces résultats, plusieurs pistes d’évolution peuvent être proposées afin d’améliorer l’ancrage territorial des RNR du réseau de cavités à chiroptères. La première consiste à communiquer davantage sur l’outil Réserve naturelle, sur les actions et animations menées. La seconde consiste à continuer de justifier et expliquer la réglementation notamment grâce à des références scientifiques. L’organisme gestionnaire doit également continuer d’impliquer les acteurs locaux dans les actions sur les réserves. La troisième piste d’évolution est de mettre en place plus de collaborations et de partenariats, notamment avec les acteurs d’autres sites protégés.

Enfin, en supplément des trois indicateurs principaux (connaissance, intérêt, implication), plusieurs questions ont concerné le Comité consultatif de gestion (CCG). Celles-ci ont mis en évidence plusieurs limites de l’instance comme une participation peu fréquente des membres du comité et des interventions rares au cours de la réunion. Des pistes d’évolution peuvent être proposées telles que l’organisation d’un temps d’atelier lors de la réunion, une diversification des supports de communication et la distribution d’un résumé par réserve des actions menées aux acteurs concernés.

Les pistes d’évolution formulées donneront lieu à des objectifs et actions à intégrer au nouveau plan de gestion des réserves.

Nous remercions chaleureusement toutes les personnes qui ont participé à cette enquête qui nous permettra de faire évoluer la gestion des Réserves Naturelles Régionales à chiroptères, ainsi que Noémie Montel qui a brillamment mis en œuvre ce Diagnostic d’ancrage territorial durant son stage.