Montagne : Les canons à neige de la déraison
Réchauffement du climat est synonyme de réduction d’enneigement en qualité, épaisseur et durée… Dans tous les massifs la limite moyenne « pluie / neige » s’élève. Ce réchauffement serait d’environ 1% par an, ce qui correspond assez à ce que l’on a observé sur 10 ans. Le problème du manque de neige devient récurrent.
Ainsi le « pansement » économique des canons à neige se révèle de plus en plus n’être qu’un palliatif coûteux contribuant à la dénaturation des espaces montagnards. Ils ne constituent pas une réponse satisfaisante et durable pour les collectivités ayant des activités économiques peu diversifiées, basées sur les seuls sports d’hiver.
Les canons gaspillent aussi les ressources en eau dans les périodes hivernales, ou compte tenu du froid, les débits des cours d’eau sont voisins de l’étiage.
Pour couvrir de neige un hectare, il faut 4.000 m3 d’eau ! (Contre 1.700 m3 pour arroser la même surface de maïs).
Selon des chiffres publiés en 2003 par l’Office parlementaire des choix scientifiques et techniques, plus de 10 millions de m3 d’eau alimentent les équipements existants dans les montagnes françaises.
Pour satisfaire la demande, les rivières ne suffisent pas ! Parfois on détourne même à cet usage les ressources en eau potable. On dénature plus encore les paysages de montagne en construisant à tour de bras des bassins de rétention….
Quant à la neige artificielle, celle-ci importe sur les sols de montagnes une pollution diffuse : eau de médiocre qualité provenant de ruisseaux souvent pollués où elle est pompée, mais aussi des adjuvants ajoutés à l’eau pour favoriser sa transformation en neige !
LE37_Neigeartificielle.pdf On lira utilement l’article : « Neige artificielle : Raisons et déraisons » paru dans la Lettre de l’eau n°37 de décembre 2006 de la fédération France Nature Environnement.
Il est temps que les décideurs sérieux, qui prétendent vouloir mettre en œuvre un vrai développement durable, stoppent de tels « aménagements » de fuite en avant… dans le mur !
Même à 5.895 mètres d’altitude, le Kilimandjaro, le plus haut sommet d’Afrique achève de perdre son « éternel » blanc manteau. Et nos glaciers reculent à toute vitesse. Il est grand temps de réveiller au lieu de dormir, dormir, dormir…
Sur ce sujet consulter :
– le rapport « Neige de culture – Etat des lieux et impacts environnementaux – Note socio-économique – juin 2009 »
( par Michel BADRÉ, Jean-Louis PRIME, Georges RIBIERE, membres permanents du Conseil général de l’environnement et du développement durable).