Agriculture intensive : Guerre ouverte aux haies. L’exemple d’une dégradation en chaine du paysage sur trois communes de Haute-Saône.
Depuis trois ans maintenant, le paysage des communes de Gourgeon, Combeaufontaine et la Neuvelle-lès-Scey visible depuis la route nationale 19 subit des changements radicaux contribuant à l’artificialiser chaque jour davantage. Les bosquets qui formaient un maillage structurant et permettaient de rompre efficacement la monotonie des champs de céréales déjà largement représentés sont devenus la proie des bulldozers et autres pelles mécaniques. Et c’est un paysage de désolation qui s’offre aux passants après chaque intervention : arbres arrachés & déssouchés, tas de branches volumineux, sol retourné.
En d’autres termes et comme toujours, on continue à dégrader, détruire sans vergogne des paysages hier encore tournés vers une agriculture extensive pour y faire pousser du maïs. Car nul doute que demain, ces parcelles seront semées pour y faire pousser des céréales.
L’impact est moindre quand ces travaux opérés par des agriculteurs (on ne parlera pas de paysan ici !) sont réalisés en dehors de la période principale de reproduction mais ce n’est malheureusement pas toujours le cas…
Que ce monde-ci de l’agriculture ne soit pas surpris d’être ainsi montré du doigt, il véhicule une image peu valorisante de l’agriculture moderne que notre association condamne fermement. Car de tels comportements et agissements qui font fi de la biodiversité et du vivant d’une manière générale n’ont plus lieu d’être à l’aube de ce 21e siècle.
On peut se demander si les responsables ne sont pas soumis à la conditionnalité des aides de la PAC – ce dispositif soumet le versement de certaines aides communautaires au respect d’exigences de base en matière d’environnement, de bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE) – c’est-à-dire que légalement il pourrait voir le versement de certaines aides suspendues au regard de l’impact des travaux sur l’environnement.