Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

La justice annule un projet de microcentrale sur La Santoire, une des dernières rivières sauvages du haut bassin de la Dordogne !

publié le22 décembre 2008

L’association Dordogne Vivante est heureuse. Elle vient de gagner un premier round contre un aménageur de rivière dans une instance qu’elle avait engagée en partenariat avec la Fédération des pêcheurs et France Nature Environnement.

Un coup d’arrêt au développement de l’hydroélectricité sur des sites vierges

Par jugement du 16 décembre 2008, le Tribunal administratif de Clermont-Ferrand a annulé l’autorisation du Préfet du Cantal, délivrée fin 2007, pour permettre l’aménagement d’une centrale hydroélectrique dans les gorges de la Santoire.

D’une hauteur de 3,80 m, cette installation devait s’implanter à l’aval de la commune de Saint Bonnet de Condat (15), et aurait court-circuité près de 3 km de cours d’eau !

Prenant sa source à 1 200 m d’altitude, la Santoire traverse le Parc Naturel Régional des volcans d’Auvergne, et abritant de nombreuses espèces protégées telles que la Loutre.

Cette décision de justice constitue un symbole fort, à l’heure où certains voudraient voir la moindre rivière de France équipée et exploitée in fine pour l’Etat, toujours enclin à laisser se développer des activités productives en contradiction avec ses engagements communautaires environnementaux.

Pour France Nature Environnement, ce revirement est une victoire et un espoir de préserver les qualités environnementales de l’une des dernières rivières sauvages du bassin de la Rhue, affluent de la Dordogne.

De surcroît, si l’impact environnemental s’avère être conséquent, il n’est pas compensé par le rendement énergétique somme toute limité d’une aussi petite installation. « Si la modernisation et l’optimisation du parc hydroélectrique actuel sont un objectif écologiquement acceptable, dès lors qu’il s’accompagne d’une diminution rapide des impacts du parc actuel sur nos cours d’eau (qui exige le démantèlement de certains ouvrages très perturbateurs sur des axes migrateurs), l’équipement de nouvelles rivières jusqu’ici préservées n’est pas conforme à nos engagements écologiques européens ».

Le responsable du projet aurait l’intention de faire appel de ce jugement devant de la cour administrative d’appel de Lyon.

Les associations devront donc livrer à nouveau bataille pour sauver la Santoire pour pallier au laisser-faire n’importe quoi des pouvoirs publics.
On peut en effet se demander pourquoi le Préfet du Cantal n’a-t-il pas dès le départ refusé un aménagement aussi inacceptable ?