Les truites continuent de mourir sur la Loue : le « bon état écologique » se confirme ! …
Des témoignages concordants et fiables relatent en effet des observations de truites mortes en nombre non négligeable sur les secteurs de l’amont de Cléron et de Lizine. Quelques cadavres sont anciens mais d’autres sont beaucoup plus récents.
Certains diront que s’il y a des poissons morts c’est qu’il en restait des vivants. Certes. Mais quand 80% des truites étaient déjà mortes l’an dernier sur ce secteur[les pêches électriques réalisées à Cléron en juillet 2010 ont montré que le nombre de truites a été divisé par 10 entre 1998 et 2010 (Cf. page 15 du [rapport ONEMA inventaire piscicole de la Loue 2010)]] on peut légitimement se demander s’il ne va pas bientôt s’agir des dernières reliques, désormais moribondes, d’une rivière autrefois prolifique mais maintenant impropre à une vie piscicole digne de ce nom, tant au niveau naturaliste qu’halieutique. Car si la même mortalité que l’an dernier affecte les 10 à 20% de truites encore vivantes recensées, que va-t-il rester ?
Des poissons malades, désorientés, à l’agonie
En témoignent les rongée par les mycoses [[Cette truite est atteinte de mycoses invasives (« les taches blanches ») qui la condamnent à très court terme. Elle est venue agoniser dans une poche d’eau à l’abri du courant. L’auteur des images a été dans l’obligation d’abréger les
souffrances de ce poisson tant l’issue fatale était certaine.
Les analyses de poissons touchés par ce phénomène en 2010 ont montré que les truites étaient immunodéprimées et avaient des atteintes d’organes potentiellement liées aux cyanobactéries. Les mycoses (champignons) interviennent ensuite en bout de chaîne comme des maladies opportunistes]] communiquées ce jour à la CPEPESC et tournées aujourd’hui même sur la Loue
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Les causes exactes: bien difficiles de le dire mais le frai aurait une nouvelle fois trop bon dos surtout quand on voit l’aspect des fonds, déjà colmatés par des algues alors que nous ne sommes qu’au mois de février. Les sédiments sont-ils toxiques, existe-t-il des pollutions localisées ou diffuses qui perdurent ?
Une chose est sûre : malgré les efforts de certaines collectivités rien ne semble avoir vraiment changé au niveau des services de l’état. Derrière les beaux discours des responsables de la DDT, de la préfecture et autre Agence de l’Eau lors de réunions qui s’apparentent plus à des opérations de communication, ces mêmes services semblent toujours aussi peu motivés pour sauver les rivières franc-comtoises.
Mesures concrètes aux oubliettes…
Analyses des polluants en continu [ [ ]] dans les cours d’eau pour mieux comprendre les flux de polluants, signaux forts en faveur d’une police de l’eau efficace et dissuasive, application rigoureuse du droit de l’environnement par les services de l’Etat… : tous ces aspects concrets, qui demandent surtout de la volonté politique, ont été relégués aux oubliettes.
Par contre, on nous gratifie d’une « mission d’expertise nationale » qui aura à cœur de rendre un énième rapport [[près de 6 mois après l’annonce, en grande pompe, de sa création la mission d’expertise nationale vient seulement de se doter d’un coordinateur…]] Pendant ce temps, les pollutions continuent tranquillement -et même sereinement pour certaines [ [ ]]- alors que la simple application du droit permettrait déjà bien des avancées.
Il est vrai que l’Etat a classé la Loue en « rivière en bon état écologique » au titre de la Directive Cadre sur l’Eau européenne [[le non-respect de l’obtention du bon état ferait que la France ne respecterait pas les obligations environnementales imposées par la DCE. Et la France pourrait alors se voir condamner à payer des pénalités.]]. Alors finalement pourquoi changer quand tout va bien !
Cette fois c’est sûr, on peut mourir en bonne santé et ça ne semble malheureusement pas prêt de s’arrêter sur nos rivières.