Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

MORTEAU : Pollution aux métaux lourds de La Tanche

publié le29 novembre 2020
Photo de La Tanche le 26 novembre 2020 ©️Marais de la Tanche

Contrairement à ce qu’a annoncé la presse, la récente pollution du ruisseau de La Tanche n’a pas été découverte le vendredi 27 novembre 2020 mais la veille. Des habitants, membres du Collectif de protection du marais de la Tanche avaient alerté la mairie de Morteau par mail à 17 h 30. Celle-ci a répondu immédiatement qu’elle enverrait un technicien… le lendemain.

Ainsi, beaucoup d’effluents pollués aux métaux lourds avaient déjà coulé dans la rivière, et même jusqu’à la confluence avec le Doubs, lorsque les pompiers sont intervenus vendredi vers midi pour placer des barrages filtrants de fortune, constitués de bottes de paille, dans le lit du cours d’eau.

Soulignons que le polluant ne provenait pas de l’amont du cours d’eau mais s’écoulait d’un tuyau probablement déversoir d’un collecteur d’eaux pluviales. Comment ce polluant industriel y a-t-il abouti ?

Les écoulements en cause recelaient paraît-il des métaux lourds toxiques : chrome, nickel, cuivre. Ces éléments sont directement nocifs à la vie aquatique en particulier sur la microfaune qui alimente les poissons. Les effets menacent à long terme les biotopes puisque les métaux lourds se déposent dans les sédiments.

Par exemple, le cuivre même à faibles doses est extrêmement toxique pour certains organismes aquatiques (microfaune, batraciens) et pour les mousses.

La toxicité du chrome varie selon sa forme chimique ainsi le chrome VI (chrome hexavalent très toxique) peut être bioaccumulé et avoir des conséquences très graves perturbatrices sur les organismes vivants.

Tout cela est extrêmement préoccupant, et en premier lieu pour la zone humide du marais de la Tanche en relation avec le cours d’eau. D’autant que cette pollution n’est pas sa première, déjà fin juillet, une pollution similaire avait été photographiée mais elle n’avait pas perduré.

La CPEPESC a décidé de porter plainte pour que toute la lumière soit faite sur cette pollution et de suivre les suites qui ne devraient pas manquer d’être données.

Désinformation ?

L’association s’étonne par ailleurs de lire dans la presse « le liquide s’est répandu « de manière légère » dans le ruisseau et a été « très vite pris en charge » à l’aide de barrages, précise la gendarmerie ».

Le rejet de métaux lourds toxiques, dont on ne connait pas la quantité déversée, l’utilisation de « barrages » qui ne sont que des filtres (bottes de paille) d’une efficacité très limitée pour fixer les molécules libérées dans les eaux, appelle un peu plus de sérieux dans les affirmations. On ne résout pas les problèmes en les minimisant pour mieux les évacuer.

On constate depuis ces dernière années que, de plus en plus souvent dans les affaires de pollutions, les médias locaux en minimisent l’importance… Des consignes auraient-elle été données pour filtrer certaines sources d’informations, avec une épaisse langue de bois ?

Toutes nos rivières n’en peuvent plus des pollutions intempestives souvent dues à la négligence et aux manques de précautions ou de professionnalisme alors que des efforts et des moyens très importants sont consacrés à épurer les eaux et à réduire les pollutions et auquel chacun peut constater sa contribution en consultant sa facture d’eau.

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