Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

En plus de remplir de nombreuses fonctions utiles à l’homme (effet brise-vent, protection des troupeaux, lutte contre les risques naturels, conservation et amendement des sols, etc.), les haies à basses tiges (ainsi qualifiées parce qu’elles sont essentiellement formées d’essences arbustives et non arborées) constituent, comme chacun sait, des supports de biodiversité offrant refuge et abri à la faune sauvage.

Du fait de la présence de diverses espèces protégées (avifaune notamment), elles bénéficient aujourd’hui indirectement d’un statut de protection : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (article L. 411-1 du code de l’environnement).

Malheureusement, qu’elles soient distribuées le long des infrastructures routières, de chemins d’exploitation ou en bordure de parcellaires, les haies font aujourd’hui l’objet d’interventions qui sortent du cadre de l’entretien ordinaire que l’on peut concevoir pour ces éléments structurants du paysage.

Il n’est pas un endroit  où ces pratiques n’ont cours

Quelle que soit l’intervention – haies taillées/girobroyées à 1 m de hauteur à la façon des entretiens observés en zone pavillonnaire, réduites en largeur ou arasées jusqu’au sol – le résultat est toujours le même. Ces pratiques contribuent irrémédiablement à détruire, altérer ou dégrader ces habitats d’espèces et, par là même, participent à l’érosion de la biodiversité.

La CPEPESC lance donc un appel solennel aux différents acteurs, à la profession agricole particulièrement concernée mais également aux gestionnaires de voiries, qu’ils soient étatiques (DIR Est) ou rattachés aux collectivités (Conseil départemental par l’entremise de son service, la DSTT), et leur demande de cesser ces pratiques et de ne procéder à l’avenir qu’à un entretien léger visant simplement à élaguer les quelques branches qui viendraient à déborder sur la chaussée ou sur le parcellaire agricole cultivé et dans tous les cas de ne plus réduire les haies en hauteur sauf exception justifiée.

Cet entretien raisonné est transposable à l’ensemble du réseau de haies observable sur le territoire haut-saônois

Ce n’est qu’ainsi que ces haies pourront recouvrer leur rôle d’accueil, de gîte et de repos pour de nombreuses espèces et que ces différents acteurs pourront se prévaloir de contribuer concrètement à la préservation de la biodiversité dont le déclin se poursuit inexorablement malgré les alertes de la communauté scientifique.