Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

A propos de la première réunion du comité départemental des aires protégées du Territoire de Belfort 

publié le5 octobre 2022

Au delà des schémas… quelle vraie protection des milieux naturels?

Un bénévole y a participé et a souhaité partager cette expérience et son ressenti ici dans un compte rendu. Les objectifs du Schéma national des aires protégées(SNAP) pour la période 2020/2030 sont de classer 30% du territoire national et des eaux maritimes en aires protégées dont 10% à placer en protection « forte » sur 10 ans. C’est ce dernier objectif qui reste le plus à réaliser dans le département du Territoire de Belfort. 

Mais une protection « forte »… en conciliant les activités humaines !  Sinon ce serait vu comme une mise sous cloche qui déplait dans notre pays.  Et donc pas de mise en œuvre du principe de réserve intégrale.

1070 ha seraient déjà en sites de protection forte d’après la préfecture.

Et j’apprends que dans ces sites figurent majoritairement tous les sites déjà protégés (ENS, APB, Réserves…) qui passeront en aires protégées !

Donc, j’interroge.  Y aura-t-il aussi d’autres zones naturelles sans statut actuel de protection qui seront classées dans les aires protégées ?

La préfecture répond que cela est possible mais rappelle immédiatement qu’il ne faut pas aller vers une cartographie trop ambitieuse qui gênerait l’urbanisation future, l’industrie, etc… que 10% dans un petit territoire dense…

J’ai donné des exemples comme des zones humides à conserver, des secteurs de campagnes encore riches où la nature est restée préservée grâce au maintien d’un système d’élevages extensifs : prairies naturelles, bocages riches en biodiversité. Là j’ai touché/intéressé deux représentants de la DREAL qui ont soutenu mon commentaire, car oui il y a des zones naturelles non encore protégées qui renferment des espèces floristiques ou faunistiques rares.

Pour ce préfet, c’est oui mais sous réserve que cela n’apporte pas de nouvelles contraintes.

Je réponds que non, car des territoires agricoles encore gérés de façon extensive par le travail de certains agriculteurs ont permis de préserver des biotopes favorables à la pie-grièche écorcheur par exemple.

A ma grande surprise, un responsable de la DREAL a énoncé l’exemple du maire de Cubry (25) qui s’est adressé à la DREAL pour mettre en aire protégée une colonie de Chauves-souris occupant un bâtiment communal.  Ce n’est que 400 m² alors ce n’est pas ce qui fera atteindre facilement les 10% mais c’est très important a-t-il dit. Un bon point pour nos chères protégées ailées, même si j’ai entendu ricaner, hum !

Sinon, un peu déçu sur la SNAP mais cependant très heureux d’avoir participé à cette réunion pour contribuer à essayer de mieux faire prendre en compte des milieux naturels qui n’ont pas le statut de protection qu’ils mériteraient sûrement. 

JBG

Le président de la CPE a réagi à ce compte rendu

Que dire sinon que la position de l’État n’est pas soutenable,  en tenant ce discours du « millefeuille », l’objectif d’atteinte de 30 % d’aires protégées ne sera jamais rempli dans notre beau pays, pas même celui de 10 % de protection forte.

 Les 1070 ha protégés, si tant est que ce chiffre soit exact, ne représente actuellement que 1,75 % de la surface du Territoire de Belfort. Il y a encore de la marge pour atteindre les 10 %. 

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Textes concernant le SNAP :

  • Article L. 110-4 du code de l’environnement