Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

Projets miniers dans 2 réserves naturelles de Guyane : Réaction de la CPEPESC à l’enquête publique.

publié le26 mars 2006

La CPEPESC à fait connaître à Monsieur Ludovic BLANCHET
Commissaire enquêteur chargé de l’enquête d’utilité publique du projet les raisons de son opposition.

Monsieur le Commissaire enquêteur,

La demande d’autorisation de travaux miniers par la société CBJ CAIMAN S.A.S. relative à la concession minière de Camp Caïman, fait l’objet d’une enquête publique en cours, dont vous avez la responsabilité.

Nous tenons, Monsieur le Commissaire Enquêteur, à vous faire part, par la présente, de notre désaccord sur le projet sus-cité, pour notamment les raisons suivantes :

– Destruction irrémédiable sur une grande surface d’habitats naturels, composants d’une richesse biologique tropicale, riche et fragile, dont la France et l’Union Européenne portent la responsabilité devant la communauté mondiale ;

– Préjudice paysager, écologique et fonctionnel, marqué et
irrémédiable, porté à toute l’entité de la montagne de Kaw pour le long
terme ;

– Remise en cause de la fonctionnalité écologique et du statut de protection d’aires protégées des deux réserves naturelles au sein desquelles est enchâssé le projet de travaux miniers CAMBIOR, et qui domine une zone humide classée RAMSAR ;

– Projet qui, s’il est conduit, mènera à la présence d’un espace complètement détruit au sein d’une zone RAMSAR et de deux réserves naturelles et portera atteinte sur une longue période à la fonctionnalité de l’écosystème de la Montagne de Kaw ;

– Présence d’espèces de faune et de flore protégées, dont le Coq de Roche, l’Hoazin et le Caïman noir, ainsi que de nombreuses espèces végétales endémiques à la Guyane ;

– Des mesures compensatoires et de réduction des nuisances qui ne sont pas à la hauteur de l’impact du site sur les milieux, la faune et la flore, et un programme de réaménagement du site insuffisant et ne correspondant pas à l’état initial ;

– Présence de matières dangereuses qui classe le site en SEVESO, incompatible avec la présence limitrophe d’espaces naturels protégés sensibles et d’activités d’éco-tourisme ;

Au final, au vu de l’analyse du dossier d’enquête publique et notamment de l’impact à court et long terme sur les habitats et les équilibres naturels, et la faune et la flore sauvages, nous marquons notre désaccord sur ce projet et demandons son abandon.

Vous remerciant de tenir compte de ces observations, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Commissaire enquêteur, l’expression de notre considération distinguée.

Le Président de la CPEPESC Nationale.