Prélèvements excessifs dans les nappes d’eau souterraines*
Les pompages de grandes quantités d’eau effectués par des puits ou forages dans certaines nappes d’eau souterraines peuvent avoir des conséquences graves sur la ressource en eau ainsi que sur les débits des écoulements hydrographiques notamment en période de sécheresse.
On distingue grossièrement deux types de nappes souterraines et des impacts différents :
– Cas d’une nappe souterraine établie dans le sous-sol rocheux et alimentant la source de cours d’eau.
Il s’agit le plus souvent d’une nappe profonde établie dans une formation rocheuse fracturée ou fissurée ou karstifiée dont les eaux d’infiltration provenant de la surface ont empli les vides. Une source alimentées par un tel aquifère souterrain en constitue l’exutoire. Un prélèvement excessif effectué par forage dans cette nappe, la fera baisser et réduira d’autant le débit de la source qu’elle alimente. La baisse du débit d’une source ne peut qu’affecter celui de la rivière qui s’en écoule.
Tout pompage dans une nappe alimentant des sources, devrait être limité pour conserver à la source, surtout en période de sécheresse, le débit minimum nécessaire à la vie aquatique et aux usages. Mais la réglementation des prélèvements d’eau souterraine est actuellement très laxiste.
Dans le contexte du réchauffement climatique et des menaces de pénuries d’eau en été, il serait de plus en nécessaire que les pouvoirs publics mettent enfin en œuvre une gestion sérieuse des eaux souterraines pour en éviter la surexploitation de la ressource.
– Cas d’une nappe souterraine d’accompagnement de cours d’eau.
Dans les plaines de fond de vallée constituée d’alluvions (sables et graviers), les eaux emplissent les interstices. La nappe s’y écoule souterrainement en descendant la vallée, mais beaucoup plus lentement que la rivière (quelques mètres par jour). Une telle nappe, dite d’accompagnement de la rivière, est alimentée à la fois par les écoulements souterrains provenant de l’amont de la vallée mais aussi par les infiltrations de ses deux versants. Dans le sol, le niveau des eaux de l nappe est en général légèrement supérieur à celui de la surface de la rivière. Si un pompage excessif est effectué dans cette nappe, il pourra faire baisser le niveau d’eau souterrain en dessous de celui de la rivière en y appelant des infiltrations pour réalimenter la nappe. Cette perte d’eau peut réduire le débit voire provoquer assèchement du cours d’eau.
La législation sur les pompages est très imparfaite et c’est une sorte d’anarchie pour les pompages temporaires agricoles estivaux… ! ( Il faut souligner que l’eau des arrosages agricoles, évaporée ou consommée par les plantes, est définitivement perdue pour la nappe et la rivière).