Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

Coup de force de la Coordination rurale 70 aux portes de l’OFB à Noidans-lès-Vesoul

publié le23 mars 2024

C’est un blocage intempestif au feu des projecteurs et à grand renfort de 4 x 4 qu’une trentaine d’agriculteurs de la Coordination rurale de la Haute-Saône a investi l’entrée du siège de l’Office français de la biodiversité à Noidans-lès-Vesoul ce jeudi soir 21 mars 2024. Au slogan « agris pas bandits », ses représentants reprochent aux agents de l’Office les procédures engagées contre ses membres. Au motif que certains « prennent des amendes et de la prison avec sursis pour un arbre coupé dans une haie », ils revendiquent le « droit à l’erreur ».

Engagée contre les effets délétères de l’agriculture industrielle, la CPEPESC ose rappeler que les agents ne font que leur métier, que les enquêtes diligentées tout comme l’opportunité des poursuites reviennent en premier lieu au Parquet. Que si ce dernier décide d’engager une procédure c’est bien parce qu’il ressort des enquêtes des éléments à charge que le droit, en particulier le droit de l’environnement, réprime. Mais en aucune manière l’association n’a déjà observé un Parquet renvoyer un agriculteur devant le tribunal pour un (seul) arbre coupé. Pour que des faits donnent lieu à poursuites et à condamnation, il faut qu’ils soient suffisamment graves et caractérisés (illustration ici, ici & ici).

Quand plusieurs centaines de mètres linéaires de haies sont abattus, que des milieux humides sont drainés sans autorisation (illustration ici), que des hectares de prairies permanentes sont retournés (illustration ici & ici) ou que des ruisseaux ou les rivières sont pollués sans vergogne (illustration ici & ici), on ne peut raisonnablement se retrancher derrière le droit à l’erreur. La faute s’avère bien souvent impardonnable car elle est connue et intentionnelle ou résulte, a minima, d’une négligence inacceptable.

Quel agriculteur peut encore prétendre aujourd’hui ne pas savoir que la suppression des éléments du paysage impacte durablement la biodiversité dont le déclin généralisé est partout renseigné ? Quel agriculteur peut encore nier qu’un épandage de pesticides en zone de captage ou que des rejets chroniques d’effluents dans un cours d’eau puissent être sans incidence sur la ressource en eau et les populations piscicoles. Si la pédagogie, engagée de longue date, doit se poursuivre (illustration ici, ici & ici) pour une meilleure compréhension et appropriation des enjeux, l’urgence est telle que l’impunité de ceux qui refusent d’y prêter attention n’est certainement pas un service à rendre à notre société.

En agissant ainsi, en stigmatisant l’OFB, la Coordination rurale montre surtout son vrai visage, celui de l’archaïsme et du productivisme à outrance, au mépris de l’environnement et de la Nature. L’OFB doit pouvoir continuer à accomplir ses missions dans l’intérêt général et reçoit donc le soutien sans faille de la CPEPESC.